Sonia a demandé à son amie Cécile de l’aider à choisir un vêtement pour une activité de team-building à son travail. Lorsqu’elle se sont retrouvées dans le prêt à porter choisi à Warda, Cécile lui a recommandé un vêtement qui lui irait à elle. 

Sonia n’était pas à l’aise avec cette proposition. Elle a fait un autre choix en disant à Cécile que sa proposition ne lui correspondait pas du tout, puisqu’elle n’avait pas la même corpulence. 

Cécile lui a répondu que c’était son opinion et qu’elle avait le droit de proposer ce qu’elle pensait. Elle ajouta, “Si tu ne voulais pas mon avis, il ne fallait rien me demander”.

La robe pour laquelle Sonia avait opté lui plaisait, c’était aussi son opinion. C’était une jolie robe fleurie avec des épaules couvertes, appropriés pour une évènement au bureau. Sauf que Cécile lui a dit que cette robe qu’elle voulait prendre faisait qu’elle ressemblait à un sac de patate.

C’était la vérité. Sonia était un peu comme une “apoutchou qui a pris 5 Kg de plus”. Et elle avait les pieds en X. La robe qu’elle avait choisie était courte et on pouvait le remarquer. 

Lorsque Cécile m’a raconté cette histoire, elle espérait que je lui dise qu’elle avait fait tout comme il fallait. Premièrement elle avait donné son opinion en choisissant un vêtement qui lui plaisait à elle. Et ensuite elle avait dit la vérité à Sonia, puisqu’elle ressemblait à un sac de patate sur un tabouret dans cette robe. 

Je lui ai demandé comment Sonia s’était sentie après qu’elle ait fait ces remarques. Cécile n’y avait pas pensé. Mais après quelques secondes de pause, elle m’a dit, sûrement mal. Que maintenant qu’elle y repense, elle a vu la mine d’humiliation que Sonia avait sur son visage à ce moment-là. 

Je n’ai pas été à la hauteur des attentes de Cécile. 

Je lui ai dit qu’elle aurait dû choisir une robe qui irait à Sonia. Que le fait que Sonia lui demande son avis, c’est parce qu’elle lui faisait confiance pour faire un choix objectif pour elle, et pas un choix basé sur les préférences de Cécile. Que elle, Cécile, étant mince avait un peu plus de chance avec les vêtements et devrait tenir compte du fait que son amie Sonia n’était pas dans la même situation. 

Elle a rapidement reconnu ces aspects, mais a tout de suite insisté sur le fait que la ressemblance avec un sac de patate était fondé. Que c’était vrai. Que n’importe qui l’aurait constaté s’il avait été là.

En effet c’était exact. Mais je lui ai fait remarquer que dire à Sonia: “Soni, cette robe ne met pas du tout ton corps en valeur, cherchons une autre qui t’irait mieux”, était aussi la vérité

En lisant cet article, vous vous souvenez que vous avez déjà été dans la position de Sonia. Vous avez déjà ressenti ce qu’elle a pu ressentir lorsqu’un de vos proches vous fait une remarque blessante. Même lorsque c’est la vérité. Vous avez sûrement souhaité que cette personne s’y prenne autrement. Avec plus de sollicitude à votre égard. 

Mais vous êtes peut-être comme Cécile. Agacé de vivre dans un monde de faux-semblant avec des gens qui ne disent pas directement ce qu’ils pensent. Fatigué de paroles mensongères, des caresses dans le sens du poil pour un tout et pour un rien. Pour vous, dire la vérité est primordial et vous la dites cash. Vous en êtes fier. Vous dites à qui veut l’entendre “Moi je dis la vérité hein, et puis chacun prend ça comme il veut”. Ou alors comme à la TV vous dites des choses comme “Souffrez de m’écouter”. Vous dites ce que vous avez à dire sans tenir compte de la souffrance que vos paroles peuvent entraîner.

Sachez que vous pouvez dire la vérité de plusieurs manières différentes. 

Vous pouvez le faire avec arrogance, condescendance, agressivité, mépris, de manière blessante envers les autres. En choisissant les pires mots, la pire intonation aussi. Vous pouvez le faire de manière à humilier les autres, en public. 

Vous pouvez aussi dire la vérité avec empathie, gentillesse, compréhension, humilité, amour et tolérance. En choisissant les mots les plus adaptés. De manière à préserver les relations que vous avez mis du temps à bâtir. Vous pouvez permettre à l’autre de sauver la face si vous êtes obligés de le faire en public. 

La façon dont vous choisissez de le faire dépend uniquement de vous. Celà fait partie des choses que vous pouvez contrôler. 

Vous pouvez dire : Soni, choisissons un vêtement qui te va mieux, plutôt que de dire tu es comme un sac de patate dans ta robe. 

Je ne sais pas si Cécile a rappelé Sonia pour s’excuser d’avoir été blessante envers elle au sujet de cette robe. Si Sonia a finalement trouvé une robe qui lui allait mieux. Je ne sais pas si elle a trouvé la force de pardonner à Cécile ou alors si elle a simplement refoulé ses sentiments. J’espère que Sonia ne trouvera pas aussi un moyen de dire la vérité de ce qu’elle a ressenti à Cécile de manière blessante. Cécile a pris de son temps pour l’aider pour ce team-building. 

Ce que je sais par contre, c’est que Cécile a compris que dire la vérité ne devrait jamais être un prétexte pour blesser volontairement les autres. 

Vous aussi, faites preuve d’empathie avec les personnes autour de vous, dites la vérité avec bienveillance. Comme vous aimeriez qu’on vous la dise, de manière constructive. Pas en essayant de détruire l’autre. Si vous avez déjà été la victime de vérité malveillante, ne reproduisez pas ce que vous avez vécu de malheureux. Brisez la chaine.

Vous pouvez nous dire en commentaire comment vous faites pour dire la vérité de manière bienveillante aux autres. 

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