Dans une conversation de groupe Whatsapp avec des anciens camarades de l’université, mon ami Thierry a dit que le bien et le mal n’existent pas. Et qu’en conséquence qu’il n’y a ni méchant, ni gentil. 

Que je pouvais trouver quelqu’un méchant, et d’autres personnes le trouvait gentil, simultanément. J’avais déjà entendu ce style de raisonnement. Vous aussi je suppose.

Peut-être vous pensez la même chose que Thierry. Je vous le concède. J’ai toutefois constaté que c’est ce postulat de base qui induit le plus les gens en erreur. De ce fait, certaines personnes la commette systématiquement lorsqu’il s’agit de déterminer la personnalité et le caractère de leurs connaissances. 

Puisque quelqu’un peut être gentil avec certaines personnes et méchant avec d’autres. Que presque tous les êtres humains de cette planète sont ainsi. Ne nous trouvons-nous pas dans une situation où on ne peut pas déterminer si quelqu’un est gentil ou pas ? Et que cela dépend uniquement de notre point d’observation ?

Nous avons échangé pendant longtemps avec Thierry et je voulais couper court à la discussion. Je lui ai dit qu’un chef de gang qui a agressé, même tué plusieurs personnes et qui fait du mal avec la drogue qu’il distribue pour s’enrichir, peut très bien aimer son épouse et son fils. Il peut être très généreux envers eux. Il peut leur donner tout ce dont ils ont besoin. Que ce chef de gang est une mauvaise personne malgré cela. J’ai aussi ajouté qu’il y avait une grande différence entre ce chef de gang et un professeur qui faisait bien son travail à qui il arrive de punir injustement un de ses élèves. Il m’a dit que j’exagère. 

Je m’étais senti obligé de lui faire cette précision. En effet, cette conversation me faisait reprendre conscience de la raison pour laquelle tant de malentendu sont commis quand il s’agit de comprendre les autres. 

Comme le dit René de Lassus dans son livre l’Ennéagramme, si vous désirez mieux cerner la personnalité des personnes qui vous entourent, voici ce que vous devez comprendre. 

Tous nous sommes capables :

  • d’aimer; 
  • d’éprouver des sentiments; 
  • de vivre des émotions; 
  • de penser, de faire preuve d’humour; 
  • de réussir des choses;
  • d’apprécier les autres, d’apprécier la vie ;
  • de travailler avec courage; 
  • de faire preuve d’humilité, de simplicité, de patience, de tempérance, d’harmonie, de vérité, de logique, d’intelligence; 
  • de savoir acquérir et partager des connaissances;
  • de faire montre de désintéressement, d’acceptation, de soutien, de contentement;
  • d’être loyaux, confiants et dignes de confiance, compatissants, bienveillants, studieux, fidèles, scrupuleux, charitables, créatifs, décents, sensibles, économes, équilibrés; 
  • d’être actifs professionnellement, socialement, spirituellement;
  • de ressentir des choses et les gens; 
  • d’évoluer, de se développer, de grandir; 
  • de devenir la personne qu’on est vraiment, humainement et spirituellement. 

Cependant, nous sommes nombreux à avoir peur de la souffrance, de la colère, du vide intérieur, de l’échec, des conflits, de la faiblesse, de la banalité, de reconnaître notre importance

Tous nous pouvons :

  • être coléreux, paresseux, envieux, peureux, avaricieux, menteurs, culpabilisants, dévalorisant à l’égard des autres ou de soi-mêmes;
  • être intempérants, inconscients, illogiques, indolents, narcissiques;
  • manifester de l’orgueil, de l’indifférence, de la dépendance vis à vis des choses ou de personnes;
  • tromper les autres et soi-même; 
  • fuir la colère, la reconnaissance de nos propres besoins, l’échec et la banalité. De fuir le vide intérieur, la souffrance, la faiblesse, les conflits. 

Nous sommes en outre capables d’agressivité, de hargne, de colère, de faiblesse, de mensonge et de paresse. Capable d’envie, d’excès, de luxure, d’intempérance, de lâcheté, d’avarice et de gourmandise. Nous sommes en mesure d’avoir peur, d’être triste, de s’abrutir, de se projeter  “dans” les autres. De réprimer les autres, de jouer un rôle, de s’isoler, d’introjecter, de rationaliser, de pratiquer le déni. 

Chacun de nous est donc un conglomérat de certaines qualités, talents, forces, faiblesses et tendances. Mais ces qualités et défauts n’ont pas la même place en nous. Certaines qualités sont infimes, alors que d’autres sont abondantes. Certains défaut occupent beaucoup trop d’espace au détriment de certaines forces. Il faut intégrer que chez chacun d’entre nous, ce conglomérat est organisé d’une manière particulière et originale

Ce qui nous différencie les uns des autres, c’est l’ordre dans lequel certaines qualités prédominent par rapport à d’autres.

De même certaines limites en nous sont plus forte que d’autres, et marque encore plus nos différences. Sans oublier de tenir compte de la prédominance de nos qualités sur nos défauts ou le contraire.

C’est en identifiant ce qui prédomine chez quelqu’un que vous savez qui il est. 

Par conséquent, il est nécessaire de savoir si chez votre conjoint c’est l’amour ou l’orgueil qui prédomine. Si chez votre frère c’est la capacité de réussir ou la tromperie qui l’emporte. Il est important de déterminer si chez votre partenaire c’est la peur qui passe avant la loyauté. Evaluer si chez votre supérieur hiérarchique c’est la créativité ou l’envie qui domine. De même vous devez vous sondez pour savoir si c’est la joie de vivre qui passe avant vôtre gourmandise ? Est ce l’acceptation qui l’emporte sur votre paresse ? Ou alors votre courage réussit il à vaincre vos excès ?

Si vous trouvez les forces et les tendances principales de votre entourage, alors vous pourrez anticiper sur leurs paroles. Il vous sera facile de prévoir leurs actions, leurs attitudes et leurs choix. Vous saurez donc quelle est la meilleure façon d’interagir avec eux. Comment faire ressortir le meilleur d’eux, les motiver. Vous pourrez être là pour eux, et profiter de leurs forces et leurs talents. Tout en les aidant à minimiser l’impact de leurs défauts. 

Vous pourrez dire sans crainte que quelqu’un qui a fait du mal à de nombreuses victimes est une mauvaise personne. En dépit de sa générosité avec sa mère, par exemple. Vous pourrez dire d’un manageur éthique qu’il est gentil, même s’il lui arrive d’être injuste ou colérique quelques fois.

Mais surtout et c’est la base, vous apprendrez à vous connaître vous-même.

Ainsi, certaines personnes font passer l’amour et la paix avant la justice. Chez d’autres, c’est leur fierté qui l’emporte sur leur générosité.

Et chez vous, qu’est ce qui domine le plus comme qualité ? Qu’en est t’il de votre défaut prépondérant ? Votre force principale surpasse elle votre faiblesse dominante ou c’est l’inverse ? En admettant que vous avez le courage de vous l’avouer, dites le nous en commentaire.

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